Comme l’a dit un jour le célèbre mathématicien Carl Friedrich Gauss :
‘Les mathématiques sont la reine des sciences’.
Et parfois, cette reine aime porter un tablier de cuisine et préparer des gâteaux.
Dans notre cuisine de tous les jours, le royaume des chiffres, des nombres et des formules peut sembler loin. Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, les mathématiques sont partout – et la pâtisserie en est un parfait exemple.
Si votre enfant adore concocter des petits gâteaux ou préparer des tartes aux fruits, vous avez sans doute un petit mathématicien en herbe chez vous.
Comment cela est-il possible, vous demandez-vous ? Peut-on faire des maths en cuisine?
La pâtisserie, bien qu’activité créative et gourmande, est en réalité un exercice de précision qui repose fortement sur les compétences mathématiques.
Dans cet article, nous allons explorer comment la pâtisserie peut en effet être un indicateur surprenant, mais efficace, des aptitudes de votre enfant dans cette discipline.
Pourquoi la pâtisserie est mathématique
Si la Cuisine, c’est peindre des saveurs sur une toile,
Alors la Pâtisserie, c’est résoudre une équation de maths et mener une expérience de chimie avec des ingrédients.
C’est une idée couramment exprimée par de nombreux chefs pâtissiers.
Car la pâtisserie est une science précise qui repose sur 3 principes essentiels:
- l’utilisation de nombres et de mesures exactes,
- la compréhension des proportions (qu’on nomme aussi fractions), et
- la capacité de calculer et de convertir les unités.
Chacun de ces éléments est un reflet de concepts fondamentaux des mathématiques. San soublier la géométrie des formes circulaires, ovales, carrées, rectangles des moules à gâteaux.
Prenons par exemple la recette d’un gâteau au chocolat moelleux et fondant. C’est une recette simple, mais même les choses simples nécessitent de l’exactitude en pâtisserie.
Des mesures exactes
Nous devons mesurer exactement nos ingrédients. Voyez-vous ces 200 g de chocolat noir ? Pas 199, ni 201, mais bien 200 g. Disons que vous vous laissez aller à 210g voire 230g. Cela peut sembler anodin, mais ça pourrait perturber l’équilibre de votre gâteau. Il pourrait devenir trop riche, trop dense, et ne pas cuire correctement.
C’est comme compter les pièces d’un puzzle, chaque pièce compte pour voir l’image finale.
Une compréhension des proportions
Regardez notre mélange – 125 g de beurre doux, 100 g de farine, un sachet de levure chimique, 4 œufs, et 200 g de sucre. Chaque ingrédient a sa place, son rôle à jouer.
Si vous mettez trop de sucre, le gâteau pourrait finir par ressembler à un bloc de caramel, beaucoup trop doux pour être agréable.
Ou alors, que se passerait-il si vous n’ajoutiez pas assez de farine ? Il risquerait de s’effondrer comme un château de sable mal construit.
Et ne parlons même pas d’oublier la levure chimique – vous vous retrouveriez avec un gâteau aussi plat qu’une crêpe !
1 oeuf au lieu de 4? Et vous obtenez une sorte de gros biscuit un peu sec, dense et moins moelleux, loin de la texture onctueuse et fondante que nous recherchons. Car les oeufs ajoutent de l’humidité et aident à lever la pâte. Ils sont un peu comme le mortier qui lie les briques entre elles – construire une maison sans eux, ça ne tient pas.
La conversion des unités
Ne sous-estimez pas l’importance de convertir les unités. Si vous n’avez pas de balance pour mesurer les grammes, vous pourriez avoir besoin de convertir les grammes en tasses ou en cuillères à soupe. C’est comme parler une autre langue – parfois, vous devez traduire pour comprendre.
Vous savez maintenant l’importance des proportions alors sans balance, il vous faut convertir les grammes en cuillères à soupe par exemple.
- 1 c. à soupe de sucre pèse environ 15 grammes environ. Pour 200 g de sucre, combien auriez besoin de cuillères à soupe ?
- Pour la farine, 1 c. à soupe pèse environ 10 grammes environ. Donc, pour 100 g de farine, combien cuillères à soupe auriez-vous besoin ?
Ce sont certes des conversions approximatives mais c’est mieux que de suivre une recette à l’aveugle et qu’on ne maîtrise pas.
Je suis certaine que vous avez la réponse sur ces conversions mais je vous la partage quand même:
- Sucre : si 15g correspondent à 1 c. à soupe alors 200g c’est 200/15 c. à soupe soit environ 13 c. à soupe.
- Farine: si 10g correspondent à 1 c. à soupe alors 100g c’est 100/10 c. à soupe soit environ 10 c. à soupe.
Pour réussir ce dessert, les enfants doivent utiliser leurs compétences en addition, en soustraction, et parfois en multiplication et en division pour s’assurer que les bonnes quantités sont utilisées.
De plus, comprendre comment les différentes quantités d’ingrédients interagissent les unes avec les autres est un exercice pratique de la théorie des proportions.
Comment encourager votre enfant à faire des maths en cuisine
Encourager la passion de votre enfant pour la pâtisserie peut lui donner de précieuses occasions d’améliorer ses compétences en mathématiques (cliquez ici vers l’article).
Lorsque vous cuisinez ensemble, posez des questions mathématiques.
Par exemple,
- “Si on double cette recette, combien de farine aurons-nous besoin ?” ou
- “Nous avons utilisé deux tiers de ce chocolat, combien en reste-t-il ?” ou
- Vous pouvez également lui demander de diviser la recette de moitié ou de la multiplier par trois. Quelle serait alors la quantité de sucre nécessaire ?
Proposez des défis à votre enfant, comme convertir les mesures d’une recette de tasses en grammes comme proposé plus haut.
Tout cela permettra à votre enfant d’appliquer les mathématiques de manière pratique et amusante.
Autres avantages des cours de maths en cuisine avec la pâtisserie
En plus de renforcer les compétences mathématiques, la pâtisserie offre d’autres bénéfices.
En effet, elle aide à développer
- la lecture et la compréhension: en suivant la recette, votre enfant apprend à lire et à comprendre des instructions précises, comme “mélanger le beurre et le sucre” pour notre gâteau au chocolat.
- l’organisation: avant de commencer, il faut rassembler tous les ingrédients et s’assurer d’avoir de la place sur le plan de travail et le bon équipement.
- la planification: en pâtisserie, il faut suivre les étapes dans le bon ordre. Par exemple, on ne peut pas ajouter le chocolat avant de l’avoir fait fondre !
- la créativité: en fin de recette, la décoration du gâteau permet de laisser libre cours à l’imagination. Chaque gâteau peut être une œuvre d’art unique.
Et enfin, la pâtisserie est une activité pratique qui donne aux enfants le sentiment d’accomplissement lorsqu’ils voient et se régalent du résultat final de leur travail.
Alors, prêts ensemble à déguster ?
La pâtisserie et les mathématiques forment un duo assez surprenant qui pourrait bien vous étonner. En alimentant la passion de votre enfant pour la pâtisserie, vous pourriez bien être en train de cultiver un futur chef, mais aussi un futur mathématicien.
Alors, la prochaine fois que votre enfant voudra faire des cookies, tendez-lui un tablier… et peut-être un problème de maths à résoudre sur le pouce ! Parce qu’au fond, comme un proverbe africain le dit si bien,
“Ce qui se compte ne se mange pas, mais rien ne se mange sans compter”
Et parfois, cette sagesse trouve son expression dans les placards de nos cuisines.
Sources
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/05/23/dans-la-cuisine-des-maths_4924825_1650684.html
Vous avez des astuces pédagogiques et mathématiques en pâtisserie ? N’hésitez pas à les partager dans les commentaires !
J’avoue que l’étape que je préfère dans ce genre d’exercice de math…c’est la dégustation! Hi hi hi! En vrai, on oublie trop souvent que les recettes sont bourrées de math!
🙂 Tout à fait Claire ! Je dois dire que moi aussi Et puis voir dans les yeux d’un enfant qu’elle a saisi la notion de proportion grâce à une tablette de chocolat, c’est encore mieux !
Belle idée de combiner la pâtisserie avec les maths ! C’est une manière très ludique d’apprendre, et en plus, on passe un bon moment avec les enfants, que du bénéf !
Des maths au quotidien sans même y prêter attention, c’est ça la magie de la pâtisserie
merci Jessica pour ce partage d’expérience