
𓂀 Le jour où j’ai vu la peur des maths… sans qu’elle ne dise un mot 𓂀
Pedro avait 13 ans.
Je l’accompagnais chaque semaine comme prof particulière de maths.
Il était vif, drôle, parfois un peu distrait.
Mais dès qu’on ouvrait le cahier de maths…
Il se refermait comme une huître.
Je n’ai pas tout de suite compris pourquoi.
Ce n’était pas une question de niveau. Il pouvait comprendre.
C’était autre chose. Un malaise silencieux. Comme s’il se disait : “C’est trop dur pour moi.”
Et puis j’ai discuté avec sa maman, Silvia…
Une maman attentive, aimante, mais dont le regard se brouillait à chaque fois qu’on parlait de divisions, de fractions ou d’équations.
Elle m’a dit avec son charmant accent argentin:
💬 “Je n’ai jamais rien compris aux maths.”
💬 “Franchement… je n’ai jamais été à l’aise avec ça”
💬 “Et je le dis souvent à Pedro… Je veux pas qu’il vive ce que j’ai vécu.”
Et pourtant… malgré son intention sincère de bien faire, malgré ses efforts pour lui transmettre de la confiance,
c’est cette peur des maths, ce malaise, ce blocage-là que Pedro portait en silence.
𓂀 Ce que notre enfant capte, ce n’est pas notre discours, c’est notre émotion 𓂀
𓁣 Nous croyons parfois que nos enfants “n’entendent pas” 𓁣
Mais ils entendent tout. Et surtout, ils ressentent.
Quand un parent dit :
💬 “Je suis nul en maths”,
l’enfant entend :
“C’est une matière dangereuse. On peut y échouer. Elle sépare les forts des faibles.”
Quand une maman soupire à la vue des devoirs, l’enfant ne sait pas si c’est à cause de lui, ou à cause des maths.
Mais il prend les deux sur ses épaules.
Et c’est ainsi que des générations entières intègrent, sans le vouloir que les maths sont dures, froides, humiliantes, réservées à quelques élus.
Mais cette chaîne, nous pouvons la briser.
𓁣 Et si le point de départ… c’était notre propre regard ? 𓁣
Nous n’avons pas besoin d’avoir eu une scolarité idéale pour être de bons guides.
Nous n’avons pas besoin d’avoir aimé les maths pour transmettre autre chose.
Mais nous avons besoin de paix intérieure.
Et cette paix commence quand on ose se poser la question :
“Quel est mon vrai rapport aux maths aujourd’hui ?”
“Qu’est-ce que je ressens quand mon enfant me demande de l’aide ?”
Pas pour se juger.
Mais pour comprendre d’où l’on part.
Et vers quoi l’on souhaite aller ensemble.
𓂀 Trois clés pour apaiser la peur des maths à la maison 𓂀
𓁣 1. Témoigner plutôt que transmettre 𓁣
Vous n’avez pas à cacher votre passé.
Mais vous pouvez le raconter autrement (cliquez ici pour plus de détails vers une meilleure posture).
Par exemple :
❌ “J’ai toujours été nulle.”
✅ “J’ai eu du mal, mais je n’avais pas les bonnes clés. Aujourd’hui, je découvre une autre façon d’apprendre.”
Votre enfant n’a pas besoin d’un expert qui sait tout.
Il a besoin d’un guide qui avance à ses côtés.
Un adulte qui ose réconcilier le passé et le présent avec douceur.
𓁣 2. Créer des ponts simples dans le quotidien 𓁣
Les maths ne vivent pas que dans les manuels.
Elles sont dans la cuisine, les jeux, les marchés, les histoires.
- Jouer à deviner des multiplications.
- Doubler une recette ensemble.
- Parler de monnaie au supermarché.
L’enfant découvre alors que les maths ne sont pas une épreuve, mais un outil, un jeu, un langage.
Et surtout : quelque chose que l’on peut partager.
𓁣 3. Se ressourcer pour accompagner sereinement 𓁣
Accompagner, ce n’est pas savoir.
C’est être disponible, curieux.
Si vous sentez une gêne revenir, une vieille peur, un souvenir d’échec…
respirez. Offrez-vous une pause.
Et si c’était l’occasion d’apprendre autrement, ensemble ?
- Un mini-livret qui rend les fractions plus digestes (promis, y’a pas de test à la fin)
- Une vidéo ludique à regarder en pyjama
- Une métaphore qui fait sourire ET comprendre (oui, ça existe)
(Petite pub maison : tout ça, vous le trouvez sur ce blog / ma chaîne Youtube / dans mes mails magiques ✨)
Ce que vous partagez, même simple, peut devenir un vrai déclic.
Et cela change tout.
𓂀 C’est à vous… de briser le cycle de la peur des maths ! 𓂀
𓁣 Ce que m’a appris Silvia la maman de Pedro 𓁣
Silvia n’avait pas besoin d’un cours.
Elle avait juste besoin de regarder son propre rapport aux maths avec un peu plus de bienveillance.
Un jour, elle nous a confié – à Pedro et à moi – quelque chose d’important.
Elle a admis qu’elle avait toujours aimé les chiffres.
Le calcul mental, les petites opérations… ça, elle gérait sans problème, surtout dans son boulot d’assistante de direction.
Mais les fractions, les problèmes, les équations ?
💬 “Là, j’ai toujours eu du mal.”
Puis elle a souri et a ajouté quelque chose de nouveau :
💬 “Je crois que si on parle de parts de gâteau, ça ira beaucoup mieux.”
Elle n’était plus dans la peur de mal faire.
Juste dans l’envie de chercher, de jouer, de comprendre… ensemble.
Et Pedro a commencé à s’ouvrir.
Pas parce que le niveau avait changé.
Mais parce que le climat avait changé.
𓁣 Une autre façon d’apprendre, c’est aussi une autre façon d’aimer 𓁣
Il ne s’agit pas seulement de mathématiques.
Il s’agit de transmission. De confiance. De lien.
Lorsque nous guérissons, même un peu, notre propre rapport aux chiffres,
nous permettons à notre enfant d’écrire une autre histoire.
Une histoire où l’on peut se tromper sans honte.
Où l’on peut comprendre à son rythme.
Où les maths redeviennent vivantes, concrètes et humaines.
𓂀 Ce que je retiens, et que j’aimerais vous partager 𓂀
Accompagner un enfant en maths, ce n’est pas une question de niveau.
C’est une question de lien, de climat, de regard.
Pedro n’avait pas besoin d’une maman experte.
Il avait besoin d’un environnement où il pouvait apprendre sans peur.
Alors si, en lisant ces lignes, vous vous êtes demandé :
“Et moi, quel climat je transmets autour des maths ?”
C’est déjà une belle avancée.
Il ne s’agit pas de tout changer.
Mais peut-être d’ouvrir un peu l’espace.
De créer des moments plus légers, plus vivants.
Et si un jour vous avez envie d’explorer d’autres chemins,
sachez qu’il existe des outils simples, doux, ancrés dans une autre façon d’apprendre.
Je les partage ici, au fil des jours.
“Parce que la connaissance est un trésor à partager”
Hatôpè
Djéhouty 𓅞
Tu as touché le point sensible ! De mon côté, j’ai préféré laisser ma fille se débrouiller seule, en lui laissant le choix de revenir vers moi en cas de souci. Et j’ai eu beaucoup de chance car tout se passe pour le mieux ! Merci pour ce décryptage très judicieux et pour tes conseils toujours très justes.
Ton article m’a beaucoup parlé. Les méthodes d’enseignement ne conviennent pas toujours à tout le monde. Quand celle qu’on m’imposait m’embrouillait, j’inventais ma propre approche pour arriver au bon résultat. Ensuite, j’utilisais la méthode officielle pour “rester dans les clous”. Ça m’a plutôt bien réussi… et surtout, ça m’a fait découvrir à quel point la créativité pouvait me sauver !
Super article ! J’ai adoré la façon dont tu abordes le sujet avec douceur et clarté. C’est précieux de prendre conscience de l’impact de nos propres blocages… Merci pour ce regard inspirant 🙏✨
merci Edouard pour tes retours !
Merci pour ce récit profondément humain. Tu parles des maths, mais c’est surtout une histoire de transmission, de peur inconsciente, de lien entre générations. J’ai été touché par la douceur de ton approche, et par l’idée qu’enseigner, c’est d’abord créer un climat de confiance. Un texte qui réconcilie 🙂
Merci pour ce partage Rémi, nos enfants sont de vraies éponges, ils nous voient et prennent exemples sur nous
Si on change la donne, ils changent la leur